« Il veut devenir pilote ! » s’esbaudissait tout mon entourage familial, parents en tête, quand, tout petit, je dessinais et peignais quantité d’avions, d’aéroports et de pilotes, sur des cahiers et des papiers de toutes sortes…Bah non…je voulais devenir artiste peintre !

Comme j’étais un garçon très obéissant…non, je rectifie : comme il me tenait à cœur de faire plaisir à mes parents, j’ai donc fait des études scientifiques jusqu’en maths-sup et maths-spé. Mais étant par ailleurs doté d’un grand esprit de suite, j’ai continué de pratiquer parallèlement les arts graphiques avec passion. J’étais encouragé en cela par mes parents qui, paradoxalement à des lieues de voir dans les arts une perspective professionnelle, m’emmenaient très souvent dans les musées, me permettaient la lecture – dévorante à cause des nus voluptueux ! – des pages portfolio consacrées aux grands maîtres de la peinture dans leur «précieux» Larousse en deux volumes 1910 ; ils laissaient également à ma disposition toutes sortes de livres, revues et magazines d’art ; mon père en particulier, ingénieur, mais lui-même peintre amateur de talent comme mon grand-père, m’a véritablement initié à cet art, par l’apprentissage des règles de la perspective, des plans successifs, des glacis, des frottis, par des exercices pratiques, ludiques et complices, me faisant bien rire le dimanche avec ses caricatures géniales. Ses commentaires éclairés devant les toiles de maître m’ont également marqué à vie.

A l’âge de quatre ans, ne sachant pas encore lire, au hasard du feuilletage d’un magazine, j’ai découvert Dali qui, par son portrait de Voltaire constitué de deux paysannes, manifeste de son génie, a déclenché un coup de tonnerre dans mon esprit et fait naître ma vocation sur l’instant, malgré mon très jeune âge. Cependant, durant tout le restant de mon enfance, j’ai sommeillé dans le simple loisir…

A vingt ans, le réveil : ma mère, très intuitive devant la persistance de ma pratique de la peinture, perçoit mon véritable destin, m’offre mon premier chevalet et me passe commande de ma première toile ; mon père se joint à elle en m’offrant son matériel.

Je suis lancé ! Faute de moyens pour envisager une nouvelle longue scolarité artistique, j’exerce un emploi alimentaire, le temps d’accomplir avec un énorme enthousiasme, ma formation autodidacte et de me constituer un premier press-book.

A vingt-cinq ans, je ne vis plus que de mes crayons et de mes pinceaux. Je travaille beaucoup en tant qu’illustrateur pour l’édition publicitaire et je réalise des fresques et quelques tableaux. S’en suit, pour des raisons familiales, une longue pratique à la maison du rough et de la scénographie pour les agences événementielles ; je vends également quelques toiles à Drouot.

Depuis quatre ans, j’ai repris la pratique exclusive de la peinture pour la réalisation de peintures murales, principalement, mais aussi de tableaux.

Plaisir de créer et de peindre ; plaisir de réjouir ceux à qui je destine mes œuvres…malgré toutes les difficultés de la vie d’artiste, ma passion est à jamais intacte !